LE BOUT DU CHEMIN, cette foi qu’il n’y a plus à aller plus loin, que le cheminement entrepris est achevé. Et finalement, que trouvons-nous au bout de mon chemin ? LA DIVINITÉ ou le BOUDDHA INTERIEUR.
Nous cheminons tous. Nous avançons constamment. Même bloqués sur place par des obstacles, nous cherchons à avancer. C’est la force du désir, du désir de vivre, de poursuivre l’aventure, d’exister encore. C’est aussi l’idée de soi qui ne peut se résigner d’être juste ce qu’elle est et encore moins de se mettre en off. Nous cherchons autre chose pour combler ce soi et lui procurer des sensations agréables.
Une fois la notion de soi apaisée puis désactivée, le Bouddha intérieur exprime ses qualités dans un espace ouvert, sans filtre, sans obstacle, sans limite. Il s’agit de demeurer pleinement là, totalement présent à chaque instant, chaque situation, chaque personne. Ni jugement, ni hypothèse, ni commentaire, ni appropriation, ni attachement, ni rejet, ni insatisfaction, ni identification, ni perturbation. A la place confiance, stabilité, tolérance, équanimité, contentement, vue prismatique, subtilité, sagesse, perception de ce qui est juste ou trafiqué, perception de ce que les autres émettent sur un plan plus subtil (les impulsions et mouvements avant que les formes et les pensées apparaissent) et tant d’autres choses auparavant anesthésiées et désormais en action.
Enfin être simplement là où nous sommes.
Enfin être totalement avec les personnes en présence.
Enfin ne plus s’identifier, ne plus personnaliser.
Plus de réaction dans le plexus.
Plus de coeur qui se serre.
Plus de peur.
Plus de cerveau en ébulition.
En même tant voir les souffrances de chacun, la réalité du samsara, nos faibles marges de manoeuvre. Voir en même que tout est possible et voir ce qu’il est possible de faire, là, maintenant avec les qualités inhérentes du Bouddha intérieur.
Oui, simplement laisser les qualité s’exprimer d’elles-mêmes.
Ne pas chercher à être tout puissant.
Ne pas se cacher derrière son petit doigt.
Laisser être ce qui est là, l’expression de la nature fondamentale.
Et puis parler ouvertement de cet état d’être, du Bouddha intérieur parce que c’est là. Pourquoi ne pas en faire état ? Sans ostentation. Parce que c’est. Parce que c’est là et qu’il n’y a pas à le cacher ni à le montrer ostensiblement. Le bouddha intérieur agit de lui même, fait émerger les mots adaptés à chaque instant.
Et être disponible, comme une source, un abreuvoir, où chacun peut puiser et étancher sa soif. Une source auto-régénérée d’instant en instant. Une source donnant à chacun ce dont il a besoin. Rien ne disparait. C’est encore là tout en étant pris par les hôtes. Etre disponible au monde car plus rien ne cherche pour soi, parce que rien ne manque jamais.
Le bout du chemin, le Bouddha intérieur.
Voilà une semaine, jour pour jour, a émergé en moi « le bout du chemin ».
Trinley Drolma / Christelle Hauteville-Chadorla
Sur le même thème, écoutez la méditation guidée « La divinité / le Bouddha intérieur(e) » sur ma chaine Youtube