La félicité

Depuis quelques jours, je voyais le moteur énergétique des pensées, la cognition autrement dit, tourner et s’agiter en permanence devant moi. Je voyais à la fois le plan de conscience subtil, stable, calme, sage, clair un peu comme quand nous regardons la mer dans son immensité insondable et immuable. Je voyais aussi l’énergie mouvante, bouillonnante, inquisitrice, en perpétuelle quête comme quand nous regardons les vagues déferler et les courants s’entrechoquer par temps d’orage. Tout était là en même temps mais les vagues déferlantes et assourdissantes empêchaient considérablement de ressentir la paix et la stabilité de la mer dans cette vie.
Jeudi dernier, j’ai eu l’impulsion de méditer sur les 3 corps (dharmakaya, sambhogakaya et nirmanakhaya) ce qui a mené à me concentrer ensuite sur l’aspect félicité du dharmakaya. Cette méditation a délivré un antidote direct. La félicité s’est instillée dans l’intégralité du processus de cognition et l’a désactivé. Mon esprit a trouvé plus de repos et cesse de chercher juste par habitude de chercher. Ne rien chercher pour n’être qu’un espace ouvert. Depuis, une joie simple et durable est là et tout est perçu depuis cette joie alors qu’auparavant tout étant ruminé par la cognition.
J’avais entendu parler de cet état dans les enseignements bouddhistes, mais je n’avais jamais jusqu’ici ressenti une telle félicité tant le processus de cognition accaparait tout. Grâce aux libérations successives réalisées depuis 18 ans, mon esprit peut enfin, aujourd’hui, toucher et connaitre à sa mesure ce sentiment de félicité.
Avec l’expérience, je vois d’autant plus l’importance de se libérer des voiles des tendances karmiques, des passions, des illusions et des habitudes. Les qualités naturelles de l’esprit comme la félicité et la joie peuvent alors être ressenties même sur les plans grossiers de la conscience et demeurer stables, ce qui ne peut être quand les voiles reviennent constamment atténuer voir faire disparaitre ce qui venait d’apparaître. Tout comme il est nécessaire pour un jardinier de bêcher, déraciner inlassablement les mauvaises herbes de son terrain pour ensuite semer et regarder avec joie pousser toutes sortes de végétaux non empoisonnés par une terre dénaturée, il est nécessaire pour un apprenti sage de se libérer de ses propres poisons.

Trinley Drolma / Christelle Hauteville-Chadorla

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Christelle Hauteville Chadorla

L’alliance de 2 belles cultures, française et bhoutanaise, unissant raison, spiritualité et sagesses bouddhistes, pour plus de lucidité et de conscience.

Egalement :
– Thérapeute, coache et formatrice en Libération émotionnelle, mentale et karmqiue, Enseignante en psychologie, philosophie et méditations bouddhistes à « Harmonie & Croissance intérieure » (site harmoniecroissance.com)
– Fondatrice, gérante, guide de méditation et soutien linguistique pour les enseignements philosophiques au centre culturel bouddhiste (site chadorla.fr)

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