En ce jour d’élection, nous avons profité du beau temps avec khenpola pour marcher et pique-niquer. Et au fil de la conversation, je lui parle de la satisfaction et de ma prise de conscience de plus en plus avérée de cette qualité de l’esprit dont je manque cruellement, bien que j’ai su la développer ces dernières années et que je la vois constamment chez Khenpola. J’ai sous les yeux l’incarnation même de ce que je cherche depuis toujours et cela m’agace parfois prodigieusement. Comment peut-il laisser faire, ne pas vouloir faire mieux, accepter certaines situations, se contenter de… ?
Et Khenpola me parle à son tour de la satisfaction. Quand il a quitté sa mère à 11 ans pour apprendre le Dharma, il est d’abord allé chez son grand-père, grand Yogi. Le premier enseignement que ce dernier lui a donné a porté sur la satisfaction. Et c’est toujours resté dans son esprit comme la base du chemin. Il n’y a pas de chemin d’éveil dans l’insatisfaction.
Je me dis aujourd’hui que Khenpola enseigne souvent la satisfaction, mais peu de nous ne prennent cet enseignement comme réellement à la base de la pratique du bouddhisme. La satisfaction n’est pas le résultat de circonstances extérieures, elle est d’abord à développer en nous.
Cela me ramène 8 ans en arrière, quand nous nous sommes installés à bourges, au quartier du Moulon. J’ai choisi ce lieu pour y pratiquer la satisfaction. J’y associais l’humilité aussi, mais ceci est une autre histoire. Je voulais donc que la satisfaction ne dépende pas d’une grande ville qui flatte mon égo, d’un quartier réputé qui me valorise, d’une maison paradisiaque qui me fasse croire que j’avais réussi ma vie. Non, je voulais que ma satisfaction ne dépende pas de ce que j’avais. Je voulais que mon esprit développe la capacité à se satisfaire quelles que soient les circonstances extérieures. Je voulais pratiquer les enseignements. Peut-être suis-je enfin au début de quelque chose après toutes ces années ? Mais il y a encore tellement d’agacements, de besoin de contrôler pour adapter les choses à ma vue… que le chemin sera long pour moi.
Et vous, où en êtes-vous de la satisfaction ?
Belle soirée, pleine de satisfaction.
Christelle Hauteville-Chadorla