Avez-vous tendance à vous mettre en mode adversité quand vous vous retrouvez face à une situation que vous n’arrivez pas à orienter dans le sens souhaité ? Ce que vous ne pouvez changer devient un obstacle à franchir, un adversaire à soumettre ?
L’adversité n’est pas causée par les conditions extérieures. Le rejet, la colère et le contrôle associé sont nos tendances internes les plus à même de nous emmener dans l’adversité.
Comment en sortir ?
D’abord, en demeurant stable dans cette adversité. Dans notre méditation, observons ce qui s’agite, ce qui cherche à vaincre et amenons le à retrouver la stabilité, à cesser de bouger. Cette stabilité est une façon de ne pas se laisser emporter par la peur d’échouer.
Dans la stabilité, nous allons entrer en introspection et voir directement comment l’adversité se manifeste en nous avec la lourdeur et l’aveuglement. Nous verrons la lourdeur prendre la forme d’un poids imposant souvent installé sur les épaules. L’aveuglement pourra prendre la forme d’un mur qui obstrue notre avancement et nos perspectives. Tout en ayant ce poids sur les épaules, nous frappons le mur pour pouvoir avancer, tel un boxeur cognant un punching-ball. Notre méditation consiste à demeurer stable à l’intérieur de la lourdeur et de l’envie de frapper le mur. La stabilité va nous permettre de voir comment nous nous agitons et posons des actes inappropriés comme un boxeur frappant sans voir qu’il ne touche pas sa cible.
L’esprit revient au calme tout en voyant clairement le mur, la lourdeur et l’aveuglement créés aussi par l’esprit. En somme, l’esprit qui a créé l’adversité peut aussi créer la stabilité dans l’adversité. C’est la première étape. La stabilité permet de cesser la lutte.
Ensuite, l’esprit peut passer à la deuxième étape et sortir de l’adversité. Le mur disparait par étape ou d’un coup, le poids sur les épaules se dissout, l’envie de cogner ne s’impose plus à nous. Cela ne signifie pas que l’esprit abandonne et cède. Au contraire, cela donne le temps d’observer plus sereinement la situation, de voir ce que nous pouvons changer et de trouver les moyens d’instiller des actions justes, de voir aussi ce que nous ne pouvons pas changer et de trouver comment nous adapter, accueillir et sublimer la situation.
La stabilité ouvre les possibles, apaise l’agitation, redonne de la clarté, donne le temps, la patience d’attendre le bon moment pour agir. Elle va même plus loin si nous l’entrainons, elle transforme l’attente en paix, la recherche de solution en sagesse.
Etre stable pour accepter ce qui a été semé dans les autres vies.
Etre stable pour transcender notre karma.
Etre stable pour entrer en amitié avec ce que nous vivons.
Etre stable pour accueillir ce qui est.
Etre stable pour orienter notre vie vers la joie.
Etre stable pour entendre notre sagesse.
Etre stable pour agir avec sagesse.
Christelle Hauteville-Chadorla