Pourquoi cherchons-nous encore et toujours autour, alors que nous avons déjà tant en nous que nous ne cultivons pas ? La plupart d’entre nous avons déjà en nous tant de qualités innées inexploitées et endormies. Quand nous les vivons pleinement, sans nous perdre à chercher à en développer d’autres que nous n’avons pas, nous sommes enfin libres, épanouis, authentiques.
Il y a deux qualités fondamentales en moi que je n’ai commencé à voir qu’à 45 ans, à la lecture d’un thème natal tibétain surprenant mais impactant : le sens des vertus et l’érudition en introspection. Ces qualités sont si peu mises en avant dans notre société occidentale que je ne les avaient pas vues. Pire, ces qualités qui s’activaient d’elles-mêmes me gênaient de par leur opposition avec notre mode de vie. En les observant de l’intérieur pour les connaitre, j’ai vu leur présence, en quoi elles étaient vitales pour mon équilibre, mon épanouissement et pour enfin orienter ma vie dans un sens qui me convenait. Au-delà de faire sens, c’est mon ADN, c’est ma raison d’être. Mais ce qui est essentiel, c’est que j’ai enfin décidé de ne plus les étouffer et de les vivre pleinement, d’en faire des forces, des piliers, des perspectives.
Le sens des vertus. Cela ne signifie pas que j’ai toujours été vertueuse. Il m’est arrivée souvent d’avoir des mots blessants, des pensées dures, des préjugés, des peurs amenant colère, orgueil, rejet, fermeture… Mais j’ai toujours eu honte de ces comportements. Par contre, ce sens de la vertu est ce qui a guidé mes pas toute ma vie pour refuser les compromissions contraires à mon éthique, refuser des promotions pour garder ma liberté d’agir au plus juste, prendre des responsabilités pour faire vivre certaines valeurs comme le respect de chacun, la transmission de savoirs, l’égalité (ou plus exactement la non supériorité de classe), l’exemplarité, l’honnêteté, la liberté de choix, la responsabilité individuelle (en droits et en devoir) notamment, et tout particulièrement notre responsabilité face à nos actes et leurs conséquences. Ce sens des vertus est le fondement de ma vie actuelle, de mes activités professionnelles, de mon quasi « ermitage », de mon travail de libération intérieure pour que mes comportements deviennent à l’image de mon sens des vertus et que je sois enfin celle que je veux être.
L’érudition en introspection. Qu’est-ce donc ? Je n’ai pas vu tout de suite son importance, mais petit à petit, j’ai réalisé combien il était naturel pour moi d’observer mon esprit. Malgré une grande agitation intérieure, j’étais naturellement capable de décrire mes processus internes, les pensées, les liens entre les pensées et les émotions, les causes des émotions, les mouvements comme les intentions, les refus, les accueils… Et je ressentais déjà cela chez les autres. Bien sûr, avant tout ce travail conscient de libération intérieure, il y avait beaucoup de voiles m’empêchant de voir certains modes de fonctionnement, ainsi que des filtres cognitifs trompeurs dévoyant mes raisonnements et compréhensions. Mais la qualité d’introspection était là. Je l’ai entrainée, je l’ai mise en lumière, je l’ai utilisée pour aller toujours plus en profondeur, pour voir les sous-jacents, encore et encore. J’ai ainsi pu développer une certaine sagesse interne et enseigner comment faire ce travail grâce aux enseignements que j’avais moi-même écoutés et aussi d’expérience.
Vos qualités ne sont pas les miennes. Ne nous comparons pas. Votre vie prend bien certainement d’autres voies. Par contre, cultiver nos qualités innées, nous le pouvons tous.
J’ai accepté de vivre en phase avec mon sens des vertus. J’ai cultivé l’introspection et j’ai pu mettre en adéquation mes actes avec mes valeurs. Je n’ai plus honte de moi désormais et j’ai développé un véritable et profond sentiment de vie réussie. Je poursuis ce travail chaque jour.
Et vous, êtes-vous désormais prêts à regarder vos qualités innées et les cultiver en vous ?
Belle journée, le regard tourné à l’intérieur.
Christelle Hauteville-Chadorla