Pourquoi est-ce difficile de comprendre l’autre sans le juger et de développer de la compassion pour lui ?
Ce que l’autre vit, lui seul peut le vivre ainsi car il est seul dans cette réalité là. Tout ce qu’il entreprend est sa manière de se préserver dans un tel environnement. Ce que nous en pensons n’est que conjectures et tentatives de nous préserver des insécurités qu’il amène dans notre propre réalité. Juger n’est alors qu’instinct de préservation. Au fond, chacun agit pour se préserver.
Pour comprendre les vécus et les actes d’une personne, nous aurions d’abord dû naitre là où elle est née avec tout son bagage karmique, passer par toutes les étapes de sa vie, traverser ses douleurs et ses obstacles, aimer ses joies et ses bonheurs, développer ses désirs et ses aspirations. Alors nous aurions pu vivre sa réalité, avec ses aveuglements et ses connaissances, ses peurs et ses forces, ses interdits et ses possibles, ses zones d’ombres et ses clartés, ses joies et ses peines, ses goûts et ses souhaits, ses limites et ses ouvertures, ses doutes et ses certitudes, ses vérités et ses inconnus.
Tout ce que nous devons vraiment savoir de l’autre, c’est que comme nous, il fait du mieux qu’il peut dans sa réalité. Et ça, ça vaut bien notre compassion !
Trinley Drolma